Renouée fleur
Les Renouées du Japon
Les Renouées du Japon, des plantes très envahissantes
Les Renouées du Japon (Fallopia japonica, Reynoutria sachalinensis, Reynoutria x bohemica) sont des plantes originaires des pays d’Asie. Introduites en France dans un but ornemental dans les années 1940, elles colonisent aujourd’hui de plus en plus de milieux de façon invasive.
Auparavant la maturation des graines de la Renouée du Japon était stoppée par l’arrivée des gels d’automne. À la faveur de l’allongement de la saison chaude liée au réchauffement climatique, la Renouée du Japon a désormais le temps de produire des graines. Particulièrement robuste et rustique (-25°C), ses tiges et son feuillage meurent chaque année pour repartir dès le printemps. Sa propagation principale est dite végétative : ses puissants rhizomes souterrains extrêmement développés et vigoureux sont à l’origine de son caractère invasif. Un fragment de rhizome ou de tige d’un centimètre, soit 7 petits grammes, peut former un nouvel individu ! Chaque morceau constitue une bouture potentielle. Les rhizomes se propagent à grande vitesse, essentiellement de façon sauvage, tapissant surtout les sous-bois humides, les terrains vagues ou les bordures de rivières, de routes et de voies ferrées, etc.
La Renouée du Japon contribue à décontaminer des sols et eaux pollués par des métaux puisqu’elle accumule les métaux dans ses feuilles et ses jeunes pousses.
Quand la Renouée s’installe, elle envahit toute la surface empêchant toute la flore locale de pousser. L’absence de diversité végétale entraine une absence de diversité animale. La Renouée est donc un danger pour la biodiversité. Cette plante est inscrite sur la liste de l’Union internationale pour la conservation de la nature et fait partie, en France, des plantes invasives par l’arrêté du 24 avril 2015 relatif aux règles de bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE). Elle ne se cultive plus au jardin et n’est plus proposée comme plante ornementale dans les jardineries.
Attention ! La Renouée est souvent présentée comme plante comestible en oubliant de mentionner qu’elle possède une grande capacité à extraire les métaux présents dans les sols pollués puis de les stocker dans ses feuilles et ses jeunes pousses. Elle devient de fait dangereuse pour l’alimentation.
Pour s’en débarrasser
- ne jamais la mettre, fraiche, en compost puisque tout morceau repart en bouture
- avec des gros moyens pour les grandes surfaces : il faut extraire les rhizomes, c’est-à-dire creuser parfois jusqu’à 3 m de profondeur, décaisser et concasser la terre avec les morceaux de rhizomes et enfin recouvrir d’une bâche noire opaque à la lumière. Les morceaux concassés sont fragilisés et détruits par la microfaune du sol.
- avec des moyens plus modestes : il faut épuiser la plante par une incessante répétition du fauchage des repousses dés le printemps en arrachant autant que possible les rhizomes. Il faut ensuite mettre les repousses à sécher sur une surface imperméable et encadrée pour éviter toute dissémination. Enfin, bien sèches, on peut les brûler dans un récipient adapté (les feux de plein air sont interdits dans le Puy de Dôme) ou les composter.
- surtout bien nettoyer ses outils et chaussures après chaque intervention puisque tout morceau frais repart en bouture très facilement